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Le Cholestérol un danger ? 03/09/2012

L'excès de cholestérol est très lié à notre hygiène de vie, c'est un trouble fréquent, mais qui n'est pas anodin, surtout lorsqu'il est couplé à d'autres pathologies comme l'hypertension, le diabète... En effet, l'hypercholestérolémie est souvent impliquée dans les pathologies cardio-vasculaires.

Le cholestérol est une molécule indispensable à l'organisme. Il est présent dans la plupart des tissus des vertébrés, en particulier le foie, le cerveau, et la moelle épinière. C'est un composant majeur de la membrane des cellules qui contribue à leur stabilité et au maintien de leur structure. Le cholestérol est également à l'origine de nombreuses molécules utiles au fonctionnement de notre corps telles que la vitamine D3, qui intervient dans la calcification des os, les hormones stéroïdes (cortisol, cortisone et aldostérone) et les hormones stéroïdes sexuelles (progestérone, estrogènes, testostérone), les sels biliaires…

C'est le foie qui produit la grande majorité du cholestérol. Le reste provient de l'alimentation et particulièrement des aliments d'origine animale. Le taux de cholestérol, révélé par l'analyse de sang, varie donc en fonction de ce que l'on mange, mais pas seulement. Activité physique et hérédité sont aussi impliquées, ce qui explique que deux personnes suivant le même régime alimentaire peuvent avoir des taux différents. Tout comme les autres lipides sanguins, le cholestérol n'est pas soluble dans le sang. Pour y circuler et être acheminé dans les cellules, il a besoin d'être transporté par des substances appelées lipoprotéines, HDL cholestérol et LDL cholestérol.

Le HDL cholestérol transporte le cholestérol en excès jusqu'au foie où il est transformé avant d'être éliminé. Un HDL élevé ne pose donc pas de problème, d'où son nom de « bon cholestérol ». Le LDL cholestérol ou « mauvais cholestérol » transporte le cholestérol du foie vers les tissus. C'est l'acteur majeur de la formation de dépôts de cholestérol notamment au niveau des artères et des vaisseaux sanguins. D'autres particules, les VLDL, transportent les triglycérides, mais aussi un peu de cholestérol. Sur la feuille de résultats de votre analyse de sang, le taux de cholestérol est habituellement indiqué en grammes par litre de sang (g/l). Les résultats indiquent le cholestérol total, qui correspond à l'addition du bon et du mauvais cholestérol.

Quels sont les risques liés au cholestérol ?

Les particules de LDL cholestérol s'accumulent, petit à petit et tout au long de la vie, à la surface des artères et s'y oxydent. Avec le temps, cette oxydation entraîne une réaction en chaîne qui provoque l'accumulation de certaines cellules sanguines et une inflammation. Insidieusement, une lésion se forme à l'intérieur de l'artère. Cette lésion, nommée lésion d'athérosclérose, favorise l'accumulation de cellules, de dépôts de cholestérol… jusqu'à la formation d'une plaque, dite plaque d'athérome. En grossissant avec le temps, cette plaque diminue le diamètre de l'artère et limite la bonne circulation du sang et c'est ce phénomène qui est à l'origine, notamment, de l'angine de poitrine, encore appelée angor. Si la plaque d'athérome devient instable et se rompt, un thrombus peut boucher l'artère, provoquant un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC).

Pas tous égaux face au risque cardio-vasculaire

L'hypercholestérolémie n'est pas le seul facteur de risque de maladie cardiaque. L'âge, le sexe, la tension artérielle, les antécédents cardio-vasculaires, un tabagisme et un diabète éventuels constituent également des facteurs de risque importants et plus ils coexistent, plus le risque est grand (voir tableau). La nécessité de faire baisser le cholestérol des personnes à risque cardio-vasculaire élevé est incontestable, et l'objectif à atteindre, en terme de LDL cholestérol, est fonction de chaque patient. Les experts de l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) considèrent que le taux de LDL cholestérol doit être inférieur à 1 g/l chez les sujets à haut risque cardio-vasculaire, inférieur à 1,3 g/l lorsqu'il y a présence de 3 facteurs de risque, alors qu'un taux inférieur à 2,2 g/l est tout à fait acceptable pour un patient ne présentant pas d'autres facteurs de risque. Par contre, un taux de HDL cholestérol supérieur à 0,60 g/l est considéré comme protecteur et conduit à enlever un risque du score total de risque. Pour atteindre ces objectifs, la première étape consiste toujours à revoir son alimentation afin de limiter au minimum l'apport en graisses. Un traitement médicamenteux par hypolipémiant ou hypocholestérolémiant ne doit être proposé que si la baisse du LDL cholestérol n'a pas été atteinte après 3 mois de régime diététique bien conduit. Pour que la prévention du risque cardio- vasculaire soit complète, la prise en charge d'une anomalie lipidique doit toujours être associée à celle  des autres facteurs de risque. Ainsi, selon le cas, le médecin préconisera un arrêt du tabac, une perte de poids ou s'attachera à réduire l'hypertension et à mieux contrôler le diabète.

Bien s'alimenter

Le cholestérol est majoritairement fabriqué par le foie, mais certains aliments peuvent influencer le taux sanguin. Pour éviter un impact négatif de l'alimentation, les graisses d'origine animale riches en acides gras saturés (viandes grasses, charcuterie, beurre, crème, fromage, produits au lait entier) doivent être limitées au profit d'huiles végétales de qualité. Les huiles d'olive et de colza, de première pression à froid pour préserver la qualité de leurs acides gras, sont à privilégier. Les oméga 9 de l'huile d'olive contribuent à réduire le taux de LDL cholestérol et les oméga 3 de l'huile de colza augmentent le taux de HDL cholestérol (le « bon » cholestérol). L'huile de noix, de cameline, de lin et les poissons gras (sardine, maquereau, flétan, hareng, saumon…) sont également source d'oméga 3. Deux ou trois cuillerées à soupe d'huile crue, par jour, permettent de couvrir les besoins de l'organisme en acides gras essentiels. Pour autant, le beurre n'est pas interdit, tout est question de quantité (de 10 à 20 g/j) et d'usage (jamais en cuisson, uniquement en tartine ou à fondre) ! Les produits transformés (biscuits, viennoiseries, plats préparés, conserves, glaces…) contiennent, quant à eux, souvent des graisses de mauvaise qualité (trans- et/ou hydrogénées) responsables d'une hausse du taux de « mauvais » cholestérol, ils sont donc à éviter. Une alimentation riche en fibres contribue en revanche à diminuer le cholestérol alimentaire. En effet, elles captent une partie de ce cholestérol qui est alors éliminé avec les selles. Les fibres sont présentes dans les légumes, les fruits, les légumes secs et les produits céréaliers non raffinés (complets et semi-complets). Les légumes doivent être présents à chaque repas (midi et soir). C'est en plus, lorsqu'ils sont crus, l'occasion de consommer des huiles au quotidien !

Pique-nique et cholestérol

Avec l'été qui arrive, l'alimentation se fait plus conviviale, de pique-nique en barbecue, on grignote, on picore… Attention, même si vous êtes en vacances, vous
devez contrôler votre alimentation pour ne pas réduire à néant les efforts déjà réalisés. Pour éviter le piège des cacahuètes ou autres chips à l'apéritif, proposer
des petites tomates cerises, des radis ou des bâtonnets de concombre et n'oubliez pas qu'il n'y a pas que les saucisses que l'on peut cuire au barbecue. Les sardines ou les brochettes de poulet constituent une sympathique alternative.

Zoom sur les idées reçues

« Le chocolat augmente le cholestérol ! », « il faut supprimer les oeufs ! », « on ne
peut pas manger d'avocat ni d'amandes quand on a du cholestérol ! » etc..

Tout n'est pas si simple et il convient de faire une mise au point:

• Le chocolat, s'il est choisi noir ne contient pas de cholestérol. Il aurait même un effet positif sur ce dernier grâce à sa forte teneur en polyphénols et en
phytostérols (réduction du LDL cholestérol et diminution de leur oxydation).
Attention, toutefois, il faut savoir rester raisonnable car le chocolat est très
énergétique. Contentez vous de 2 ou 3 carrés par jour.

• Pour les oeufs, tout dépend de la poule !
Si son alimentation s'est composée de petits insectes, de végétaux, comme à l'état naturel, ou si du lin, riche en oméga 3, a été ajouté dans sa ration par l'éleveur, les oeufs ont un bon rapport oméga 6/ oméga 3. À l'inverse, une alimentation unique à base de farine de soja et de maïs, même bio, déséquilibre le rapport entre ces deux acides gras. La consommation de ces oeufs augmente alors l'apport en oméga 6 déjà trop présent dans l'alimentation. Trois à quatre oeufs de bonne qualité par semaine n'ont pas d'influence sur le cholestérol, à consommer de préférence dur, poché ou à la coque plutôt que frit à la poêle !

• Les amandes et l'avocat sont effectivement riches en graisses, mais tout comme l'huile d'olive, ils apportent des oméga 9 qui baissent le cholestérol. Il n'y a donc pas de raisons de se priver d'une petite poignée d'amandes natures ou d'un demi avocat
en entrée.

A Savoir !

Des recherches ont montré que l'ail (sous forme concentrée en gélule) diminue le "mauvais cholestérol" sanguin et augmente le "bon cholestérol". Une consommation
régulière d'ail frais ou séché ne semble pas suffisante pour obtenir les mêmes effets.
Parlez-en à votre pharmacien.

Auteur : Sophie Carrillo 
avec l'aimable autorisation de la revue Pharma Référence.

SOPHIE CARRILLO



Michel  Chauvet
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